Je crois sincèrement que Nina Simone est la plus grande artiste de tous les temps. La plus folle sorcière chamanique qui ait flirté avec notre espèce. Sa musicalité, sa sincérité, sa folie, sa profondeur et sa puissance n’ont pas d’égal. Son pouvoir m’effraie. Sa vibration de déesse me réveille d’un long sommeil. Je suis à nouveau bouleversée dans mon âme, ma tête, ma musique et mon coeur par cette folle Madame. Ce n’est plus du jazz. C’est du Nina. La seule reine fusion. Little Girl Blue est la plus belle œuvre jamais créée. Comme si elle m’avait déjà électrisée étant plus jeune mais que je n’étais presque pas assez moi pour mesurer le fracas dont elle était capable. Ou alors si. Et peut-être que c’est même pour cela que j’ai rabattu la porte pendant un temps. La lui réouvrir, c’est tout remettre en question et pleurer beaucoup. C’est s’interroger sur l’art, sur l’industrie, sur sa propre volonté de création et de communion avec son public, avec un monde traversé dont on est témoin. C’est s’interroger sur qui on est, sur sa place, sur le grain de sable qui devient pierre, sur ses propres sincérité et puissance. Son propre pouvoir. C’est être artiste. C’est se demander la place qu’elle aurait eu à notre époque, à l’ère des datas, des TikToks et d’un monde dans lequel elle aurait eu le droit de jouer pour des personnes blanches dès le début. And more. C’est tout interroger encore. La fonction de l’artiste, le choix du son, de l’équipe, la valeur même de la musique. C’est se redonner une chance à soi. C’est relancer ses propres rêves et tout laisser se faire engloutir par le tsunami Nina. Par ce sentiment franchement bouleversant de retrouver enfin sa meilleure amie d’enfance et tous les souvenirs qui vont avec. C’est comme comprendre à nouveau qui l’on est. Je vous souhaite à chacun.e, artiste ou non, de trouver l’artiste qui vous fera ressentir toutes ces choses. Qui vous raccrochera à tout, à votre propre vérité, sans plus aucune peur. Et avec toutes vos peurs ensuite. Puis à nouveau avec cette sensation d’invicibilité puisque la vérité est là. Dans le creux de la main, du cœur, de l’oreille, en dedans. Un jour... un jour... Bravo, merci, encore, hourra Nina !