30%. C’est la baisse de fréquentation des salles obscures depuis 2019. Les cinoches se vident alors que se râpent les canaps sur lesquels les couples s’échouent, boulottant des kilomètres de fiction étirée à l’infini, en dizaines, en centaines d’épisodes qui s’achèvent sans un bruit, sans un souvenir souvent. On ne va plus s’enfermer dans le noir avec des inconnus, observer sur le trottoir les photos des films punaisées dans des vitrines, goûter le luxe immense de faire taire le monde, les portables et la petite musique du stress pour en prendre plein la vue, les oreilles et le cœur devant un grand écran. On se rappelle toujours du jour où on a vu tel film. « Pretty woman » sur les Champs trois fois au Normandie. « Le Crise » un samedi soir à l’UGC Biarritz. « Le Prénom » au Wepler qu’on avait arrosé d’une crêpe à la sortie. La Fête du cinéma débute aujourd’hui. L’occase de renouer avec ce plaisir simple, à portée de main et de partage avec les siens. Il faut apprendre aux plus petits qu’on peut découvrir la vie ailleurs que sur de petits écrans qu’on trimballe, seul et sans entrain. Il faut les tenir par la main, leur souffler la liberté du ciné, et même du ciné seul (ultime plaisir) qui, à l’instar de la lecture, les accompagnera tout au long de leur tumultueuse existence. Il faut sauver ce grand bonheur. Pendant 4 jours, les places sont à 4 euros. Vive le cinéma. #cinema #cinemalover