« Le repos du guerrier, ce sont les femmes », écrit la rédactrice en chef de Gaze, @clarenceedgardrosa, dans les pages de notre nouveau numéro. « L’expression, née au XIXe siècle, désigne la disponibilité des épouses qui, après avoir sagement attendu le retour de leurs soldats, étaient là pour accueillir leurs ardeurs. Autant dire que la féminiser, cette expression, c’est l’arracher sérieusement à l’Histoire. Et lui donner des accents rebelles : faire partie d’une minorité, n’importe laquelle, est en soi un sport de combat – mais quand se reposent-elles, les guerrières ? Qui s’occupe de celles qui s’occupent des autres ? Souhaiter leur repos, c’est faire le souhait d’une révolution. Car, bien avant que le selfcare ne devienne un hashtag vide de sens, voire un synonyme du mot « yoga », il s’agissait d’un véritable mouvement social et intellectuel, sans rapport avec l’industrie du bien-être. La poétesse afro-américaine Audre Lorde en parlait comme d’un acte politique radical, « un moyen de [vous] préserver dans un monde hostile à votre identité, à votre communauté et à votre mode de vie ». Le repos des guerrières, c’est ça : refuser la frénésie pour se choisir, et choisir de perdurer. » Et on ne vous souhaite rien de moins que ça ! 👁 English version in comments.