🐏 Le saviez-vous ? L’expression « revenons à nos moutons », qu’on utilise pour revenir à un sujet après une digression, trouve son origine dans la comédie du XVe siècle « La Farce de Maître Pathelin ». L’intrigue de cette pièce de théâtre en mille six cents vers octosyllabiques est assez simple : l’avocat sans cause Maître Pathelin dupe le drapier Guillaume Joceaulme, en parvenant à lui emporter une pièce de tissus pour refaire sa garde-robe sans lui donner un sou. Le pauvre marchand est ensuite dépouillé de ses moutons par le berger Thibault l'Agnelet, qui choisit de se faire représenter en justice par Maître Pathelin lui-même. Au tribunal, Guillaume se retrouve donc face aux deux hommes qui l’ont arnaqué et mélange les deux crimes en s’embrouillant dans son récit... jusqu’à ce que le juge lui demande de revenir à l’affaire principale jugée par la Cour en s’écriant « Revenons à ces moutons» ! 🐑 Le ressort comique du texte se fonde sur les éléments de langage, entre calembours et jargon. C’est le cas du cri onomatopéique « bée » qu’on retrouve dans cette page. Sur les conseils de Maître Pathelin, le berger répond à toutes les questions du juge en bêlant, puis réutilise cette même technique contre son avocat, qui ne parviendra pas à se faire payer. Le trompeur a donc, à son tour, été trompé. La popularité de « La Farce de Maître Pathelin », dont l’auteur reste inconnu, est attestée par les nombreuses éditions qui se succèdent à la charnière du XVe siècle. Celle que vous avez sous les yeux est un exemplaire de la deuxième édition, sortie des presses de Pierre Levet et datant de 1490-1491. 📖 Pour la feuilleter dans GallicaBnF : https://c.bnf.fr/QCq #mouton #sheep #reveniràsesmoutons Illustration : « La Farce de Maître Pathelin », 1490-1491, BnF, Réserve des Livres Rares.