De cet exceptionnel manuscrit vénitien des années 1450, c’est d’abord le format modeste qui étonne : une vingtaine de centimètres pour à peine 39 feuillets de parchemin enserrés dans une reliure de veau brun marbré. À l’intérieur, une vie de saint Maurice, patron de l’ordre du Croissant fondé par René d’Anjou, roi de Sicile, en 1448, ainsi qu’une ode à la gloire du saint en vers, copiée sur parchemin en calligraphie et ornée de miniatures imputables à un modeste enlumineur lombard. D’une tout autre qualité sont les quatre peintures en pleine page dont vous avez un détail sous les yeux. Ces quatre peintures ont sans doute été produites dans l’atelier de Jacopo Bellini, dans lequel son fils Giovanni était déjà apprenti. À cette époque, il était également en relation avec son beau-fils, le peintre padouan Andrea Mantegna. Pour cette raison, ces quatre peintures ont été attribuées tantôt à Jacopo, tantôt à Giovanni, tantôt à Mantegna. La critique a aujourd’hui tendance à les attribuer à Jacopo avec une probable intervention de son fils Giovanni. Résultat du travail de plusieurs mains de maîtres, ce manuscrit sublime fait partie des joyaux de la Bibliothèque de l’Arsenal. Nous vous invitons vivement à le feuilleter en ligne sur @GallicaBnF : https://c.bnf.fr/QHE pour en découvrir tous les détails. #manuscript #enluminure #miniature #couleurs Illustration : « Passio Mauritii et sotiorum ejus », 1401-1500, Bibliothèque nationale de France. Bibliothèque de l'Arsenal.